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 Un souvenir à rendre fou /!\Trash/!\

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Thelia A. Grey
Thelia A. Grey
Messages : 56
Date d'inscription : 28/02/2010

Un souvenir à rendre fou /!\Trash/!\ Empty
MessageSujet: Un souvenir à rendre fou /!Trash/!   Un souvenir à rendre fou /!\Trash/!\ EmptyDim 14 Mar - 14:20

    Florian était allé se soulager des bouteilles de coca - et pas que - qu'il avait bues dans la soirée. Il avait dit aux deux autres qu'il les rejoindrait plus loin, agrémentant son message d'un petit clin d'œil signifiant très clairement "Pas de bêtises en mon absence, hein?". Quand il réapparut, il était accompagné de Karl. Malgré les regards à la fois ahuris et interrogateurs de Lunaëlle et Ike, il se contenta de répondre par une phrase courte :

    - Il nous a espionnés.

    Ike et Luna retirent leurs réactions, réfléchissant à la meilleure possible. Karl resta sur place mais Florian s'avança vers eux d'un pas lourd et mesuré. Il paraissait hésitant et n'avait pas le moral. Il n'était plus aussi détendu et blâmeur que la minute d'avant. Il passa entre les deux amis et Luna faillit lui demander ce qui n'allait pas. Il avait l'air maladif de quelqu'un qui s'apprête à faire quelque chose sans en avoir envie. Vraiment.

    Ses soupçons furent confirmés par Florian lui-même. Il se retourna sans crier gare et immobilisa Lu' dans une astucieuse clé de bras. Elle prit ça pour une plaisanterie. Au lycée, elle avait l'habitude des jeux de main avec les garçons. Et certaines filles aussi. Une petite clé n'était pas vraiment surprenante. D'ailleurs, la plaisanterie aurait aisément pu expliquer son attitude. Une petite feinte et voilà! Mais quand elle tenta de se dégager, il ne desserra pas la prise, au contraire, il la renforça. Lunaëlle rit quand même, ce n'était pas agréable, mais elle le prit pour un jeu. Elle plissa les yeux en faisant un dernier effort puis se retourna vers Florian et disant :


    - Aïe! Flo, arrête! Mai-euh! C'est bon t'as gagné... pour cette fois! Allez lâ...

    Elle s'interrompit quand elle s'aperçut que Florian ne rigolait pas du tout. Son visage était de marbre et sa prise était ferme. Ferme, mais pas douloureuse. Ike sembla comprendre au même instant qu'elle. Il avait vu le visage de Flo dès le début, et avait su qu'il ne plaisantait pas. Il était sur le point de prêter main forte à sa meilleure amie quand elle avait remarqué ce qui clochait. En se rapprochant des deux, il fixa un instant Luna. Puis leurs regards se tournèrent en même temps vers Karl. Il souriait.

    Le pourquoi du comment il souriait n'avait pas grand mystère. Du moins, pas très longtemps. Ike commença à s'énerver.


    - Toi...
    - Oui, moi. Fais attention à toi si tu fais quoi que ce soit qui puisse me porter préjudice. Enfin, fais plutôt attention à ta "copine"!

    Ces quelques mots en disaient bien long sur les intentions de Karl : ce n'était pas une simple petite blague. Ike sembla entrer dans une crise de rage interne. Il jeta un regard noir à Florian qui resta toujours aussi vierge d'émotions. Lui aussi était sûrement en plein dilemme intérieur. Luna ne le croyait pas capable de lui faire du mal - ou de faire quelque chose qui y aboutirait. Restait à savoir, qu'est-ce allait arriver?
    Pour appuyer sa menace, Karl avait pointé en la direction de Lunaëlle un pistolet très certainement chargé. Avec des gestes lents, il enleva le sac qu'il portait sur ses épaules et en retira une masse informe - du moins dans l'obscurité, on y voyait pas grand chose - et la lança en direction de Lu', Ike et Flo. Il adressa un signe de tête à Florian. Son regard était moqueur. Il avait la tête du type qui se faisait habituellement marcher dessus et qui avait enfin une occasion - que dis-je L'occasion! - de se venger. Vous savez, le genre de faiblard maigrichon pas très beau en général qui essaye de trouver une copine mais qui se fait vite doubler par un autre mec plus beau et moins pervers.
    C'était clair, Karl s'était fait trois ennemis en trois minute. Des vrais. Ike ne l'avait jamais aimé, il le détestait même. Mais Lunaëlle n'avait jamais rien eu contre et Florian et lui étaient même amis. Mais apparemment, ça ne l'émouvait pas plus que ça. Tenant toujours le bras de Luna, Florian se pencha en avant et ramasse ce que tous purent à présent identifier comme un tas de cordes. Lu' fit la moue. La tournure que prenait les évènements ne lui plaisait pas du tout. Où voulait-il en venir? Et pourquoi avait-il besoin qu'elle soit attachée?


    - Ne te débats pas s'il te plait. Je n'aimerais pas qu'il arrive quelque chose.

    Flo avait parlé si bas que seule Luna avait pu l'entendre. Et encore, elle faillit croire que ce n'était qu'un effet de son imagination parce que ce dernier n'avait absolument pas l'air d'avoir ouvert la bouche. Cependant, lorsqu'il commença à démêler les cordes pour l'attacher, elle vit son masque d'indifférence vaciller l'espace d'un instant. De plus, les liens étaient vraiment lâches. Il aurait suffit que Lu' se débatte un tout petit peu pour que ses mains soient libérées.
    Karl s'approcha malheureusement pour vérifier une éventuelle tricherie. Il voulait s'assurer que personne ne transgressait les règles du jeu - car c'était ce que c'était, un grotesque jeu de domination. L'air suffisant collé à son visage était à vomir. Il était encore plus laid qu'à l'habitude. Ses traits se déformèrent en un rictus sadique lorsqu'il attrapa Florian à tricher.


    - Plus serré. Tu ne pensais pas t'en tirer avec ça quand même? Allez, serre-moi ça, dit-il en se tournant vers Flo, je veux qu'elle finisse par ne plus sentir ses mains, qu'elles s'engourdissent jusqu'à ne plus être que deux choses inutiles et amorphes...

    C'en était trop pour Ike. Oubliant les menaces, il se jeta sur Karl. D'ailleurs, ce dernier était trop surpris par l'attaque pour se souvenir de ladite menace. Il avait reçu un coup à s'en décrocher la mâchoire - et au sens propre - suivi d'une maitrise parfaite de son bras. Ike tentait de récupérer l'arme qui représentait la seule menace à ses yeux. Karl était sans conteste plus faible que Ike qu'on avait déjà vu maitriser deux types à la fois. Malheureusement, celui-ci réussit à changer l'arme de main et asséna à son agresseur un coup violent au front. Ike tituba vers l'arrière, étourdi, voyant flou. L'autre crétin ne résista pas au plaisir d'en rajouter une couche en lui enfonçant son genou dans l'estomac.
    Ceci fait, il reprit sa superbe avec un sourire ironique. Si Ike avait en tête de recommencer, c'était Lunaëlle qui allait devoir le payer chèrement.

    Sous le regard inquisiteur d'un salopard de première, Florian n'eut d'autre choix que de serrer les liens au mieux. Karl avait eu raison, Lu' sentit que ses doigts n'allaient pas pouvoir rester actifs bien longtemps. Les cordes faisaient office de garrot, autant pour le sang que pour l'air. Elle n'était pas ligotée qu'aux poignets. Ses chevilles et son torse subissaient la même folie furieuse. Karl ajouta la touche finale en la bâillonnant, ce qui lui valut un regard enflammé de rage.


    - Toi tu vas par-là, aboya-t-il à Ike. Et toi, tu le suis. Je te fais confiance pour me défendre s'il se retourne ne serait-ce qu'une fois, Florian.

    Il les bouscula et attrapa Luna par ses épais cheveux. Elle fut déséquilibrée par la secousse et s'effondra aux pieds du traitre. Enfin, elle n'avait pas tellement eu confiance en lui avant, il n'y avait finalement pas grand chose à trahir, mais de là à en arriver là... Le chemin qu'il avait désigné à Ike était plutôt escarpé, Lunaëlle aurait franchement du mal à le gravir.

    - Nous, nous prenons un autre chemin, tu aurais bien du mal à passer celui-ci pas vrai? Ils ne s'enfuiront pas, l'autre tâche t'aime bien trop pour te laisser seule avec moi. Et Flo... Il sait également à quoi s'attendre.

    A l'évocation de "l'autre tâche", Lunaëlle avait frémi de haine.
    Ike l'aimait, c'était vrai. Elle l'avait toujours su, seulement, il était son meilleur ami. Et à vrai dire, elle l'aimait aussi beaucoup. En fait, ils étaient déjà sortis ensemble, mais de mystérieuses raisons avaient poussé Luna à rompre. Elle-même ne les comprenait pas très bien d'ailleurs. S aussi était sorti avec elle, mais les raisons qui l'avaient poussée à le quitter étaient nettement plus claires. De un, ce n'était qu'un pervers. De deux, il se vantait auprès de Ike. Il lui décrivait tout ce qu'ils faisaient ensemble - pas grand-chose, ils n'étaient restés ensemble que deux ou trois semaines. Luna ne l'avait pas vu au début. Elle n'avait pas surpris tous ces regards narquois et les réponses colériques de son meilleur ami. Il l'aimait déjà, et Karl se faisait un plaisir de le faire enrager. Mais quand Ike mit le doigt dessus, elle fit plus attention, et il lui apparut clairement qu'elle avait été aveuglée.
    La pauvre Luna fut durement ramenée à la réalité, si lointaine de la complaisance à ressasser des souvenirs, heureux ou pas. La tirant par le col, Karl la traina dans la terre et les feuilles mortes, contournant la pense escarpée pour utiliser un sentier plus confortable. Son souffle était coupé et ses vêtements à moitié déchirés. Les petites ronces et racines la coupaient de toutes parts. Elle prit même sur la tête une petite pierre qui avait roulé sous le pied de Karl.

    Son col était si élargi qu'il n'avait pratiquement plus de prise sur elle, et par conséquent, il tirait toujours plus fort, l'étranglant un peu plus. Arrivé au sommet, il la traina encore sur quelques mètres avant de l'envoyer rouler d'un coup de pied. Elle s'arrêta au pied d'une souche, déjà essoufflée. Sa tête lui tournait, et quand elle jeta on œil autour d'elle, sa vision était floue.
    Elle se concentra et distingua la silhouette de Ike, attaché à un tronc aussi large que lui, et celle de Florian, accroupi, prostré à quelques mètres de là, la tête entre ses genoux qu'il avait entouré de ses bras. Quand Karl lui posa une main sur l'épaule, il se leva, et le suivit comme un zombie. Quand il se fit attacher à un arbre proche de celui de Ike, il ne broncha pas, même quand Karl serra si fort qu'il devait avoir du mal à respirer. Cette fois-ci, son visage était réellement vide.
    Puis Karl s'approcha à nouveau de Lunaëlle. Un sourire calme et supérieur étirant ses lèvres, il saisit délicatement son menton qui reposa directement dans la paume de sa main et approcha son visage de celle qui n'avait d'autre choix que de sentir son haleine de chacal.


    - Toi et moi, on va s'amuser d'accord? Si tu ne comprends pas tout tout de suite, ce n'est pas grave, l'essentiel est de s'amuser, pas vrai?

    Elle ne ressentait que de la haine à son égard. Pas de place pour la peur dans son esprit. Pourtant, elle savait bien ce qui allait se passer. Tout le monde l'avait deviné. Karl se redressa et... Il enfonça violemment son pied dans l'estomac de Lunaëlle. Du coup tout ce qu'elle avait pu ingérer au cours de la soirée lui remonta le long de la gorge. Le bâillon l'empêchant de vomir, elle faillit s'étouffer avec le liquide brûlant et nauséabond. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Karl renouvela le coup. Encore et encore. Luna crut qu'il allait la battre à mort. Ses entrailles protestaient en chœur avec ses muscles, chaque centimètre carré de son corps était martelé du pied et du poing.
    Au final, Karl se calma - évidemment, il n'allait pas casser son nouveau jouet... Luna ne ressemblait plus à grand chose. Elle était inerte. Les coups semblaient lui avoir ôté la capacité de réagir, de se défendre, d'être en colère. Le regard vide, elle ne ressentait que la douleur de ses côtes, de son nez, de ses doigts cassés. Le sang qui coulait par son nez l'empêchait de respirer comme elle l'aurait voulu. Elle voyait de plus en plus trouble et les voix qu'elle entendait semblaient bien lointaines.

    Ike hurlait comme un fou après celui qui maltraitait si durement sa meilleure amie. Je ne citerais pas les obscénités prononcées, mais elles feraient pâlir le plus vulgaire de tous. En fait, c'était parce qu'Ike n'insultait pas très souvent de cette manière. Si les mots avaient pu tuer par leur intensité, Karl serait mort et enterré depuis belle lurette.
    Florian ne disait rien mais ne semblait pas être en désaccord avec son camarade. Il regardait toute la scène d'un œil noir. Karl rejeta sa tête en arrière et éclata d'un grand rire de dément - ce que de toute évidence, il était. Il prit dans son sac le gros rouleau d'adhésif qui avait servi à bâillonner Lu' et s'approcha à grands pas de Ike.


    - Je préfère quand tu te la fermes, c'est beaucoup mieux! Regarde donc Flo, et prends exemple sur lui, s'exclama-t-il.

    Puis il fixa une généreuse couche d'adhésif sur la bouche d'Ike qui était sur le point de s'ouvrir pour proférer une autre abomination. Abomination, certes, mais qui n'en restait pas moins correcte. Avant de se redresser, il susurra quelque chose à son oreille. Quelque chose qui le laissa choqué.

    " Regarde et souffre avec elle. Ce n'est pas fini. "

    Il se retira en lui adressant un dernier sourire sadique et replongea sa main dans son sac. Il en retira un morceau d'étoffe noire et quelque chose que Lunaëlle ne vit pas. Il la retourna sur le dos avec brusquerie et lui souleva la tête par les cheveux. Il lui banda les yeux avec le bout de tissu et on entendit un bruit métallique.
    Sans douceur, il découpa ses vêtements par l'avant, entaillant profondément sa peau avec. La coupure partait de son cou pour s'arrêter au bas de son ventre. Karl écarta les morceaux de vêtements puis, suivant le sens inverse de la lame, lécha le sang qui suintait de la blessure du bas vers le haut. Il saisit à nouveau sa tignasse emmêlée et la força à s'agenouiller.
    Luna s'attendit à ce qu'il lui enlève son pantalon de la même manière, mais il se fit attendre. Ne pouvant rien voir, elle tendit l'oreille. Un petit déclic résonna mais elle ne l'identifia pas. C'est à ce moment là que Flo se réveilla. Au fur et à mesure qu'il parlait, son ton s'intensifiait. Au fur et à mesure qu'il parlait, Lu' commençait à paniquer.


    - Karl, tu ne vas quand même pas faire ça? Karl arrêtes. Non, s'il te plait! Tu ne peux pas ça! ARRÊTE!

    Au moment où il cria, le bandeau qui recouvrait les yeux de Luna s'enflamma. Karl arracha le bâillon en synchronisation avec son hurlement de douleur. Tout son corps se raidit en même temps et elle cria comme si le son était capable d'évacuer la douleur. Le tissu brûla sur tout le côté droit de son visage avant de tomber. La douleur était insoutenable. L'estomac de Luna se révulsa quand elle s'écroula face contre terre. Elle vomit de tout son saoul, boissons sucrées et sang.
    Elle était prise de convulsions, son visage brûlait toujours et elle essayait tant bien que mal d'éteindre le feu en appuyant sa figure contre la terre froide. Quand elle finit par y arriver, presque la moitié de son visage avait été brûlé au deuxième degrés au moins et elle n'arrivait plus à ouvrir ses paupières du côté où son visage était ravagé.
    Il lui fallut bien cinq minutes pour sa calmer, que les convulsions cessent. Elle avait vidé son énergie dans ce cri et resta immobile jusqu'à ce qu'il vienne la chercher. Il commença à caresser ses avants-bras avec la lame de son couteau, sans la blesser. Puis il lui enleva brusquement son jean. Il dût pour cela rompre la corde qui entravait les pieds de Lunaëlle. Elle aurait pu en profiter, mais elle resta sans réaction. Il trancha également les liens de ses poignets - non sans lui ouvrir une veine au passage - mais les garda solidement maintenus par sa main libre. Karl finit par la retourner sur le dos, les mains toujours maintenues au-dessus de sa tête, et enlever son propre pantalon.
    Si les regards pouvaient tuer, Karl serait doublement mort. Même plus si j'ose dire. L'envie de meurtre de Ike et Florian était presque palpable, encore plus pour Ike que pour son ami. Il était fou de " sa Lu' ", la voir se faire violer par ce type sous ses yeux et sans pouvoir rien faire était une torture comparable à celle des flammes qui vous rongent. A ses yeux, il ne savait pas ce qui était le pire ; la voir souffrir tout en étant impuissant, ou bien de la connaitre si bien. A opter pour la deuxième solution, il ne la voyait plus réagir. Elle était totalement vide et c'était mauvais signe : il était persuadé qu'elle avait abandonné, qu'il n'y avait plus aucune chance.

    L'autre sadique sexuel avait vraiment l'air de prendre son pied. Sa victime pas du tout. Elle faisait tout pour ne pas penser à l'instant présent. Elle se défendait en ne pensant plus à rien, et surtout pas à ce qui lui arrivait. Mais la tentative de baiser que Karl effectua eut l'effet d'un choc électrique et la ramena durement à la réalité. Elle tenta le tout pour le tout et lui mordit cruellement la langue tout en enfonçant ses ongles dans le poignet qui la maintenait immobile - bien fait, ça te fera quelques veines de rendues! Et encore, ce n'est qu'un acompte, t'as pas encore eu les intérêts! Il se retira vivement sous la douleur, laissant à Luna le champ libre pour se dégager.
    Une fois remise sur ses pieds, elle remonta son shorty pour avoir des mouvements plus libres. Son esprit était redevenu à peu près lucide, mais ça ne l'empêcha pas de vaciller. Il faut dire qu'on ne tient pas si facilement sur ses pieds après ça. Karl ne lui laissa que quelques secondes de réadaptation avant de se remettre du choc. Car oui, il était en état de choc. Son plan ne se déroulait plus comme prévu. Elle ne devait pas se défendre, elle devait être trop faible pour réussir à réagir. Et pourtant elle avait puisé une énergie d'où on ne savait et elle était bien décidée à rentrer chez elle en un seul morceau - ou vivante, tout au moins.
    Lui aussi était bien décidé à ne pas se laisser faire. Aveuglé par la précipitation et la rage de s'être fait avoir, il se jeta sur Lunaëlle sans prendre le temps de saisir une arme constituant une quelconque menace. Tant mieux pour elle, elle était plutôt douée en self-défense. Non qu'elle ait pris des cours, mais plutôt qu'elle était du genre à se bagarrer. Avant qu'il n'ait pu l'atteindre, elle avait étendu une jambe devant elle, l'empêchant de se rapprocher de trop. elle pouvait toujours frapper du pied, mais le corps à corps n'était pas envisageable, elle n'avait pas la force nécessaire.
    Naïvement, il tenta de lui porter un coup basique - qu'elle para aisément. Mais il n'avait pas qu'un atout dans sa manche et il enchaina de plus en plus rapidement. Par pure chance, Luna l'envoya bouler à plusieurs mètres de l'endroit où il était en voulant simplement parer un coup assez traitre. Elle profita de ce déséquilibre pour essayer de détacher Ike. Elle arracha la bâillon en passant - désolée, mais pas le temps de faire dans la dentelle! - et démêla la corde qui attachait ses poignets ensemble. Elle devait se dépêcher, il fallait encore s'occuper de la corde qui entourait à la fois le torse d'Ike et le tronc de l'arbre. Il était sa seule chance. Si elle ne parvenait pas à le détacher avant que Karl ne revienne à l'assaut, elle était foutue, elle ne pourrait pas lui tenir tête à elle toute seule.
    Ça y était enfin, elle avait réussi à dénouer la première corde. Elle allait passer à la seconde lorsque Ike lui cria quelque chose. Lunaëlle se retourna et vit Karl pointer le canon de son arme droit sur son meilleur ami. Il avait dut arriver aux mêmes conclusions qu'elle-même. Sans réfléchir, Lu' se jeta devant Ike quand les coups de feu retentirent.

    Un coup de feu. Deux coups. Trois coups. Une balle perdue, deux autres profondément enfoncées dans la chair. Deux corps l'un affalé sur l'autre, sanglants, inertes. Presque. C'était seulement ce que voyait Karl. Beaucoup de sang répandu au niveau de la poitrine de Luna qui ne bougeait pas. En réalité, les deux étaient toujours vivants et conscients. La première balle avait transpercé l'épaule de Lunaëlle de part en part et s'était fichée dans l'abdomen de Ike. La deuxième avait traversé la poitrine de la première au niveau des côtes flottantes avant de se loger dans la cuisse du second.
    Karl finit par s'en rendre compte et s'approcha des deux. Ce qu'il entendit le fit ricaner, puis rire aux éclats. Penché au dessus-d'elle, Ike faisait ses adieux à Luna. Aucun des deux n'avait l'espoir de continuer à vivre très longtemps. Ils étaient prêts à parier que Karl les achèverait avant même qu'ils ne se vident de leur sang. Et ce fut justement dans le but d'achever sa victime principale qu'il la tira des genoux d'Ike.


    - Quelle chance pas vrai? Tu vas crever en baisant comme une chienne. Pas mal comme mort pour la sale petite pute que tu es hein?

    Il ne s'attarda pas en frivolités comme la fois précédente et y alla franchement dès le début. Le sang de Lunaëlle jaillissait de ses blessures au rythme des va-et-viens de Karl. Elle s'enfonçait petit à petit dans les ténèbres de l'inconscience et n'était plus capable que de distinguer des formes floues. D'ailleurs, la seule chose présente dans son champ de vision était le cou de Karl, se tendant innocemment à quelques centimètres de son visage.
    Une idée parvint alors à se frayer un passage dans son esprit engourdis. C'était sa dernière chance, après cela, elle ne pourrait plus s'en sortir. Luna rassembla ses forces, ses dernières forces, pour se redresser. Il n'avait même pas pris la peine de la maintenir au sol tellement elle était faible. Ses mâchoires se refermèrent alors sur la gorge de Karl.
    Ses dents n'étaient pas bien tranchantes, mais sa mâchoire était néanmoins puissante. La peau et la trachée cédèrent d'abord, puis l'aorte et la jugulaire. Le sang coula abondamment sur son visage, dans sa bouche, lui obscurcissant la vue et la noyant presque. Karl ne tenta pas de se relever mais porta instinctivement les mains à sa gorge. Dans ses vaines tentatives de reprendre son souffle, le sang remplit ses poumons et l'air aspiré par la bouche ou le nez ressortait immédiatement par le trou béant qui lui déchirait le cou.
    Lunaëlle le retourna de son bras valide pour qu'elle puisse se relever. Le corps était secoué de spasmes violents mais pratiquement inerte à part ça, ce qui rendait la tâche particulièrement ardue. Quand il s'effondra à côté d'elle, il rendit son dernier soupir - qui ressemblait plus à un râle - dans un horrible gargouillement.

    Il y eut à la suite un moment de flottement pendant lequel tout le monde resta assis à contempler le cadavre qui leur avait fait tant de mal. Personne n'osa bouger ni même parler jusqu'à ce que Lu' ramasse son pantalon qui gisait plus loin et en sorte son portable. Elle eut la présence d'esprit de composer le numéro des urgences alors qu'elle avait commencé comme les autres à plonger dans une sorte de transe. Pendant la communication, elle se rapprocha de Ike, arracha une jambe à son jean et s'en servit comme d'un bandage de fortune, le but étant d'empêcher le sang de couler encore plus. A ce moment là, quand elle serra le nœud, elle prédit soudainement connaissance.
    Ike faillit laisser place à la panique mais repris le portable et - tout en expliquant la situation à une infirmière au bord de la crise de nerfs parce que ça faisait trois nuits qu'elle ne dormait pas - se servit de la deuxième jambe du pantalon pour faire un garrot à l'épaule de sa meilleure amie. Ensuite il prit sa chemise en tant que compresse aussi bien pour sa poitrine que pour son abdomen qui saignait tout aussi abondamment. Malheureusement, il était toujours attaché à l'arbre et n'avait pas moyen de se détacher seul. Florian aussi était resté attaché. Il avait le regard vide, fixé approximativement là où le cadavre de ce qui était passé du stade d'ami au stade de petit salopard se trouvait.
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